Cette série a été réalisée dans des cours de promenade abandonnées de la prison de la Santé à Paris. À la manière d’un botaniste constituant un herbier, Mathieu Pernot photographie méthodiquement les différents spécimens d’espèces invasives qui ont poussé dans cet espace contraint. Elles forment avec l’architecture carcérale un étrange écosystème : elles s’y opposent comme l’ordre biologique à l’ordre institué, la force de la nature à celle de la Loi ; elles rappellent la présence des détenus dont les promenades sont en effet limitées à ces quadrilatères de pierre mais suggèrent aussi que peuvent apparaître en prison des éléments de vie capables d’en fragiliser les fondations.