La série des photomatons a été réalisée entre 1995 et 1997 avec des enfants tsiganes. La rigueur du dispositif – calibrage de la distance, uniformisation de la lumière et du fond, contrainte du corps – rappelle les procédures de photographie signalétique et questionne le regard que l’on porte habituellement sur ces communautés. En réaction à ce dispositif normatif et identitaire, le visage des enfants semble vouloir résister en affirmant la singularité de leur personnalité et de leur mode d’apparition photographique.