« Ils sont de l’autre côté du mur, dans cet entre-deux qui sépare le carcéral de l’urbain, une rue, un terrain vague qui est encore la prison et pas tout à fait la ville ; sur ce chemin du dehors, le corps tendu vers le dedans, ils disent en un cri des paroles de réconfort et des nouvelles à ceux qui demeurent dans le temps immobile (…). Chant carcéral où se mêlent l’intime et le collectif, l’insulte et le rire, l’essentiel et le dérisoire. Les « hurleurs » nourrissent clandestinement cet étrange chœur des maisons d’arrêt ».
Philppe Artière, extrait de ligne de fuite, Hautes surveillances, Actes-Sud, 2004